Né à Mouscron en 1961. De 1977 à 1982, Frédéric Vangeebergen suit une formation en sculpture en céramique à l'Académie des Beaux-Arts de Courtrai dans la classe de Joris Vandermijnsbrugge. Il obtient le Premier prix de sculpture au 11e Concours national ‘Trait Couleur Volume’ à Bruxelles en 1980 et la médaille d'argent lors du Concours international d'Arts plastiques à Mouscron (Prix de la communauté française de Belgique) en 1981. Un an plus tard, il remporte la médaille d'or à l'Académie des Beaux-Arts de Courtrai, section sculpture en céramique. Il a exposé à l'Académie des Beaux-Arts de Saint-Nicolas (1982), au Musée Notre-Dame à la Rose à Lessines (faïences, 1995), à Douai/France (faïences, 1996). Il a participé à l'exposition ‘Terre’ à Mouscron (1997), a exposé avec le groupe Arte (2000) et avec les anciens élèves de l'Académie des Beaux-Arts de Courtrai (2001). Depuis quelques années, il pratique également la peinture.
Sculpteur et céramiste de formation, Frédéric Vangeebergen pratique également le dessin et la peinture depuis plusieurs années. Passionné par le graphisme, nourri d’une solide connaissance de l’histoire de l’art, il ne cache pas son admiration pour les peintres du Moyen-âge, Hans Memling, Paolo Ucello, pour les arts océaniens, africains et japonais ainsi que pour des figures telles que Ensor et Picasso. Il revendique également l’héritage des cubistes et des surréalistes dans le jeu des formes, des rythmes et des mouvements. A considérer toutes ces filiations, on pourrait suspecter Frédéric Vangeebergen de s’exprimer dans un langage plastique fait d’emprunts et de résonances. Il n’en est rien. Sa curiosité insatiable l’a au contraire amené à assimiler beaucoup d’éléments dans un style qui frappe par son originalité. On peut prétendre, sans aucune exagération, que le peintre a naturellement créé un univers personnel au sein duquel le rêve, la réalité et peut-être aussi quelques relents d’anticipation se mêlent dans une alchimie étrange. Avec une aisance presque jubilatoire, Frédéric Vangeebergen construit des perspectives multiples, il campe des personnages bien typés qui évoluent dans des décors hétéroclites et il s’ingénie à transpercer la matière, à décomposer le mouvement et à faire basculer cette fragile réalité dans un ailleurs intemporel. Ici tout se mêle au sein de l’instant: le solide et l’impalpable, le mouvement et l’immobile, le geste et le regard, l’apparence et la réalité. Dans une gamme relativement réduite où dominent les gris, les bleus et les ocres pâles, l’artiste évoque des fragments de passé, de présent et d’avenir en une seule vision qui ne se veut ni prophétique, ni contestataire. On y décèle la joie de créer et les manifestations d’une imagination fertile. Que demander de plus?
Céramiste à la base, Frédéric Vangeebergen (Mouscron, 1961) a étudié la sculpture à l'Académie des Beaux-arts de Courtrai sous la houlette de Joris van der Mijnsbrugge, un des meilleurs élèves de Pierre Caille. Acquis à un monde traduit tout en formes géométriques, Frédéric Vangeebergen a très vite cherché à restituer ses ailleurs en trois dimensions sur des toiles et des feuilles de dessin. S'il est issu d'une famille d'artistes (son père, Marcel Vangeebergen, était céramiste d'art, sa mère, Yvonne Germonprez, est une peintre-pastelliste de renom et son frère Sébastien Vangeebergen, est violoniste professionnel), Frédéric Vangeebergen a hérité des qualités de chacun de ses membres pour, avec ses propres influences esthétiques, créer des ailleurs des plus virtuoses. La musicalité de ses perspectives en cascades évoque tout à la fois les lignes pures et novatrices de Frank Lloyd Wright l'historicisme contemporain de Louis I.Kahn et les univers oniriques des surréal-symbolistes. Sa palette sourde, bien que se gorgeant depuis peu de déliquescences lyriques, réfère à cette période fondamentale du cubisme qu'est sa phase analytique, lorsque Georges Braque et Pablo Picasso cherchaient à refaire le monde en y incluant toutes ses composantes, des acquis théoriques de la Renaissance aux héritages des arts premiers, en passant par la science des glacis si chère aux tenants du classicisme.
Mais l'art de Frédéric Vangeebergen procède encore d'une mise en scène spatiotemporelle digne des plus envoûtantes productions cinématographiques angloaméricaines des années 1950, quand ses fusains et pinceaux jouent de découpes scéniques savantes, affichant à la fois dynamisme et figurants figés dans leur pose. La toile devient alors story-board, surtout depuis que Frédéric Vangeebergen y instille des vignettes, comme s'il anticipait la suite des événements et qu'il voulait partager cette découverte avec le regardeur en lui proposant, en quelque sorte, un tableau dans la toile... En outre, dans ces dernières créations, Frédéric Vangeebergen, tout en restant fidèle au glacis, aux perspectives savantes et à une science du dessin poussée à l'extrême (parfois même proche de l'hyperréalisme), travaille avec une toile de lin à la texture plus brute : les ''accidents'' de tissage y tutoient un gesso aux aspérités issues de cristaux de sable pour un rendu proche d'une photographie agrandie à l'extrême et dont le grain des sels d'argent multiplie les aguicher pour l'oeil. On l'aura compris, l'art de Frédéric Vangeebergen est bien de son temps : hériter des cube-futuristes, il procède aussi de l'installation (ce terme étant compris dons son sens culturaliste) tout comme d'une étude approfondie du mouvement et de la psychologie et de l'espace et du figurant un peu comme si Freud rencontrait tous les tenants de l'art moderne et transcrivait ses rencontres sur une seule toile...
Vangeebergen peint avec la magie d'un conteur capable de rendre crédible un univers parallèle, un rêve cauchemardesque, une prémonition d'avenir.
Chez Frédéric Vangeebergen, les sujets sont reconnaissables. C'est son héritage du réalisme et notamment de celui de la bande dessinée. Voilà ce qui saute aux yeux dès le premier regard. Ensuite, le traitement graphique des motifs peints avoue ses réminiscences du cubisme. Les éléments mis en espace offrent plusieurs facettes comme ce fut le cas chez Braque, Picasso, Gris ou Laurens durant la première décennie du 20e siècle.
En fait, ce qui est fascinant chez ce peintre, ce sont les détails. Ils foisonnent. lls sont d'abord techniques : des traits nerveux, des déformations visuelles, des perspectives en trompe-l'oeil, des coloris pastel. lis sont ensuite mentaux. En effet, à force d'attention, le spectateur se rend compte que ce qui semblait naturaliste est au contraire purement fictionnel. Des éléments surgissent, inattendus, inhabituels.
C'est une fraction d'image isolée dans un carré, zoomée ou extraite d'un contexte focalisant l'attention sur un lieu étranger, un temps différent. C'est une ligne - sans doute considérée à l'instar d'une onde - qui se prolonge, en une sorte de connivence graphique irrationnelle, au-delà d'un ustensile ou d'un membre, faisant fi des obstacles éventuels comme une cloison, un mur, un meuble. Des transparentes ont l'air de ne pas tenir compte de la densité moléculaire des choses. Des tuyauteries absurdes parcourent le sol. Des flèches dessinées indiquent, même dans les pièces familiales familières, des directions à prendre.
Les personnages s'apparentent par moments à des robots, à des mutants. Lueurs yeux ont un pouvoir particulier d'étrangeté. Souvent le globe oculaire gauche est différent de celui de droite. Les visages des uns sont fouillés ; chez d'autres, il s'efface ; chez quelques-uns, il est remplacé par un masque. Les pieds sont tordus ; une jambe sur deux, quelquefois, se métamorphose en une sorte de pied de chaise. Des doigts font mine de se saisir d'un coussin pourtant posé au cœur d'un endroit plus lointain. Presque chaque être semble l'écho de lui-même dans un environnement onirique mettant le réel en doute.